Présents et motivés…
8 février 2025
Présents et motivés… jusqu'au premier faux plat !
Labastide-Paumès, 8 février 2025. Un samedi où l'hiver hésite encore à céder sa place au printemps. Dans l'air, une pointe de fraîcheur, juste assez pour piquer les joues et réveiller les jambes engourdies. Devant la salle des fêtes, les cyclistes affluent, serrant les derniers rubans de leurs chaussures, ajustant un tour de cou, échangeant ces plaisanteries de départ qui masquent toujours un peu l'appréhension des premiers coups de pédale. Car l'ouverture du CoDep, ce n'est pas une simple sortie : c'est le coup d'envoi d'une saison, un rituel, un pacte tacite entre nous et la route.
Le peloton s'élance, dans ce mouvement fluide et un peu solennel des départs groupés. Direction Beaumont-sur-Lèze, par des routes où l'on se jauge, où l'on retrouve des visages connus, des silhouettes familières, où l'on devine déjà qui a passé l'hiver à rouler et qui a davantage entretenu ses talents de pâtissier. Le vent, lui, est fidèle à ses habitudes dans le Lauragais : joueur, un brin taquin, décidé à nous tester dès les premiers kilomètres.
À Saint-Sulpice-sur-Lèze, les discussions se font plus rares, chacun trouvant son rythme. Il y a ceux qui bavardent encore en grimpant, indécents de facilité, et ceux qui économisent leur souffle, concentrés sur la cadence. Saint-Julien-sur-Garonne approche, puis Rieumes, où une pause bien méritée rassemble tout ce petit monde autour d'un café fumant. On parle braquets et prévisions météo, on écoute les anciens raconter les éditions passées, on rit d'une crevaison survenue au pire moment – toujours le pire moment, bien sûr.
Le retour s'amorce par Bérat, puis Lherm, et avec lui, un vent encore plus frondeur. Les relais s'organisent spontanément, une chorégraphie bien rodée où chacun prend son tour pour braver l'air froid, offrant aux suivants un répit bienvenu. Les derniers kilomètres vers Labastide-Paumès s'égrainent dans cette étrange sensation propre aux longues sorties : la fatigue est là, bien installée, mais une pointe de regret aussi. Déjà l'arrivée ?
Devant la salle des fêtes, les vélos s'alignent contre les barrières, les jambes se délient, et l'on refait la sortie autour d'un verre. « Bon, maintenant, la saison est officiellement lancée ! » annonce l'un, et tout le monde acquiesce en silence, un sourire en coin. Oui, cette fois, plus d'excuse, il va falloir rouler.
Et puis, après tout, le vélo, ce n'est pas que des kilomètres avalés. C'est aussi ces moments partagés, ces paysages volés au temps, et – soyons honnêtes – l'irrésistible plaisir de mériter un bon dessert après l'effort.